Afin d'approfondir vos connaissances sur la Guerre Froide, cette "ni guerre, ni paix" tel que le décrivait le philosophe R. Aron, je vous recommande de parcourir le site du memorial de Caen.
Une partie de l'exposition permanente est consacrée à cette période de l'Histoire.
Voici les liens:
"Les crises de la guerre froide": http://www.memorial-caen.fr/musee/exposition-permanente/guerre-froide/crises-guerre-froide
et "Berlin au coeur de la guerre froide": http://www.memorial-caen.fr/musee/exposition-permanente/guerre-froide/berlin-coeur-guerre-froide
De même, vous trouverez ci-dessous une vidéo d'une dizaine de minutes présentant une documentation animée en 3D du mur de Berlin qui a été construit en 1961 et qui est tombé en 1989.
Le 14 février 1945, le Pacte du Quincy est scellé à bord du croiseur USS Quincy entre le roi Ibn Seoud, fondateur du Royaume d'Arabie Saoudite et le président américain Franklin Roosevelt. D'une durée de 60 ans, cet accord a été renouvelé en 2005 par le président George W. Bush.
Vous trouverez ci-dessous un extrait d'article revenant sur ce pacte publié dans L'Orient et le jour cet été et rédigé par Anthony Samrani.
Le jour où Roosevelt et Ibn Saoud ont scellé le pacte du Quincy...
Dessin illustrant l'alliance
américano-saoudienne, réalisé par Ivan Abou Debs, étudiant à l'Académie
libanaise des beaux-arts (Alba).
À peine la conférence de Yalta terminée, le président
américain s'envole pour Le Caire où il embarque à bord du croiseur Le
Quincy. Le chef d'État tétraplégique profite de l'occasion pour
s'entretenir avec Ibn Saoud d'Arabie sur deux sujets : l'immigration des
juifs en Palestine et surtout le... pétrole.
Égypte, 14 février 1945. Le Quincy, grand vaisseau de guerre américain,
navigue sur les eaux du canal de Suez. À son bord, deux hommes, que tout
ou presque devrait opposer, négocient les bases d'une alliance qui va
bouleverser la géopolitique du Moyen-Orient. D'un côté, le plus grand
président américain de son siècle, Franklin Delano Roosevelt. De
l'autre, le fondateur du royaume d'Arabie saoudite, Abdel Aziz ibn Abdel
Rahmane al-Saoud.
Quelques jours avant cette rencontre, Roosevelt est à Yalta aux côtés de
Joseph Staline et de Winston Churchill. La légende – pas tout à fait
exacte sur le plan historique – veut que les Soviétiques, les
Britanniques et les Américains aient décidé du « partage du monde » à
cette occasion, en l'absence du général de Gaulle, qui n'était pas
convié. À peine la conférence de Yalta terminée que le président
américain s'envole pour Le Caire où il embarque à bord du Quincy. Il
profite de l'occasion pour s'entretenir avec « les trois rois » : Farouk
d'Égypte, Hailé Sélassié d'Éthiopie, surnommé le Négus, et ibn Saoud
d'Arabie. Avec ce dernier, il aborde principalement deux sujets :
l'immigration des juifs en Palestine et surtout le... pétrole.
(...) Au Moyen-Orient, le temps de l'épice et de la soie, qui a fait la
renommée des échelles du Levant, est révolu. C'est l'odeur
pestilentielle du pétrole qui imprègne déjà la région.
Deux hommes que tout oppose Il faut dire que rien ne
rapproche, a priori, les deux hommes. Le premier, riche héritier d'une
famille new-yorkaise, vient d'entamer son quatrième mandat en tant que
président des États-Unis. Une présidence pendant laquelle il a dû gérer
une partie des moments les plus difficiles de l'histoire américaine :
les séquelles de la crise de 1929, l'entre-deux-guerres, la montée des
totalitarismes dans les années 30, l'attaque japonaise contre Pearl
Harbor, l'entrée en guerre des États-Unis pendant la Seconde Guerre
mondiale... À chaque fois, l'homme affronte les événements avec courage
et lucidité. En 1945, il n'a pas marché depuis bientôt 20 ans. Pourtant,
que ce soit devant ses acolytes à Yalta ou à bord du Quincy, il se
tient comme un empereur visionnaire, alliant subtilement sagesse et
puissance.
Le second est le premier souverain moderne de l'Arabie saoudite, le fondateur du troisième État saoudien. (...)
Pétrole contre sécurité Ce qui unit les deux hommes,
c'est leur besoin essentiel de ce que peut leur procurer l'autre.
Pragmatiques, ils concluent un pacte pour une durée de 60 ans. Aux
États-Unis, l'assurance de pouvoir exploiter le pétrole saoudien. Aux
Saoudiens, celle d'être protégés par le parapluie américain. L'une des
alliances les plus improbables, mais pourtant des plus pérennes, de
cette deuxième partie du XXe siècle. L'alliance entre le nouveau leader
du monde occidental, parangon de liberté, de démocratie et de modernité,
et le régime théocratique d'Arabie saoudite, nouvel épicentre du Golfe
et symbole de rigorisme et d'hermétisme.
Le fameux pacte du Quincy, signé le 14 février 1945, tient en cinq points : – Ibn Saoud n'aliénait aucune partie du territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains. –
La durée des concessions est prévue pour 60 ans. À l'expiration du
contrat (en 2005 !) les puits, les installations et le matériel
reviendraient en totalité à la monarchie. À l'échéance, le contrat a été
prolongé pour une nouvelle période similaire. – Par extension, la stabilité de la péninsule Arabique fait partie des intérêts vitaux des États-Unis. –
Le soutien américain concerne non seulement sa qualité de fournisseur
de pétrole à prix modéré mais aussi celle de la puissance hégémonique de
la péninsule Arabique. – Les États-unis garantissent la stabilité de
la péninsule et plus largement de l'ensemble de la région du Golfe sous
forme d'assistance juridique, militaires dans les contentieux opposant
les Saoud aux autres émirats de la péninsule.